I ain't 'fraid of no ghost I ain't 'fraid of no ghost Who you gonna call? Ghostbusters!
Des gardes j’en avait fait au cours de ces cinq dernières années, tellement que je n’aurais su les compter. J’avais travaillé d’arrache-pied pour en arriver là où j’en étais. Passée des journées de 20h, enchaînée des semaines de nuits blanches pour pouvoir être efficace et régler à bien mes missions. Jamais je n’avais échoué, jamais je n’avais abandonné et les cicatrices s’était accumulés. Mais j’avais eu un des premiers échelons du poste rêvé. Plus jeune commandante de l’Ordre de l’histoire, dirigeante de la brigade la plus efficace. J’avais fais de mon mieux, je m’étais brisé et normalement ce n’était plus à moi de faire ses permanences. Cependant j’aimais en prendre, une fois par mois, pour rester active et dans le bain. Je savais que tout mes gestes étaient épiés et critiqués et ils étaient beaucoup à penser que je ne l’avais pas mérité. Alors je me devais d’être un exemple, toujours sur le qui vive, toujours la première sur les lieux des incidents. J’étais omniprésente, si bien qu’en dehors de mes soirées arrosés je n’avais plus aucun semblant de vie. Pourtant ce n’étais pas suffisant pour avoir le respect de mes paires et au fond de moi je savais que je ne l’aurais jamais. Alors je me contentais de faire le meilleur travail possible et je tentais de configurer les troupes aux meilleures de leurs efficacités.
J’avais était appelé à 03h18, en urgence, sur le site de Pine’s Forest. Un groupe de jeunes, fort heureusement de lycanthropes, avait était victime du courroux d’il ne savait trop quoi. Un était gravement blessé, les autres leurs blessures n’étaient que superficiel. Visiblement ce n’était pas une race connue et selon leurs descriptions la chose en question n’avait aucune forme physique, mais les pierres avaient volés, les branchages avait prit feu et des poupées de pailles et bois s’était retrouvé pendue tout autours d’eux. Ils m’assuraient n’avoir prit aucune substances illicites et après les avoir fait ramené par une de mes collègues dans l’enceinte de Cuirs et Moustaches pour être interrogé plus en détails j’avais commencé à délimiter un périmètre de sécurité. Deux agents par deux cents mètre étaient déjà posté avant le cordons jaunes qui marquait la zone qui s’étendaient sur un kilomètre et demi au carré. Pourtant je n’avais aucun Chasseur disponible sur place pour venir m’assister, et bien qu’il y avait de forte chance que cela soit un groupe de Poltergeist, en vu de la description, je ne me sentais pas d’effectuer cette capture seule. Nous n’étions jamais trop prudent alors j’appelai le central pour faire venir l’autre membre de ma brigade qui était de garde cette nuit.
En l’attendant il s’était bien évidemment mit à pleuvoir, qui disait nuit pourrie disant des trombes de pluie pour l’accompagner, ainsi était la Loi de Murphy. Je m’étais donc empressé de nouer mes cheveux dans le chignons le plus serrés que j’avais un stock avant de me diriger vers un des fourgons pour pouvoir me changer. J’avais besoin d’enlever mon uniforme et d’enfiler une combinaison plus amène de mouvements et de protection pour la chasse aux Poltergeist. Elle était noir, fort heureusement, mais d’une matière semblable au cuir brillant, renforcé autours de chaque membre, du dos et de la nuque. Les projections étaient vite arrivé avec ces saloperies et personne n’avait envie de finir tétraplégique, ou pire tout simplement mort en mission pour être ensuite recadré au placard. La combinaison était ce qui avait donné le nom aux bureaux de l’Ordre, Cuir et Moustache, bien évidemment à cause de Vivante. Elle avait trouvé drôle, déjà à l’époque de forcer tout les agents, que des hommes à l’origine, à porter un uniforme de cuirs et de porter la moustache en référence à Queen ou a Glenn Hughes de Village People, je n’avais vraiment jamais su. Le fait est que notre uniforme avait évolué mais la matière était resté. J’avais fort à parier que cela expliquait aussi pas mal le nombre de coucheries qu’il y avait au bureau, se trimbaler en cuir qui brillait et moulait chaque parties de notre corps n’était pas l’idée du siècle.
Je fini par sortir de mon fourgon, on m’annonçait que le Chasseur arrivait. Je le reconnue tout de suite, il s’agissait d’Eugène Lacroix-Lespérance, il était plutôt bon d’après les rapports mais ce n’était pas moi qui l’avait formé à son arrivé. Je fis de grandes enjambés jusqu’à lui et lui tendis la main pour la lui serrer avec vigueur.
- Bonsoir Eugène, bon il semblerait que nous ayons un groupe de nuisibles qui a visiblement trop regardé "Le Projet Blair Witch". Peu de chance que cela soit un CDNO, je pencherais pour des Poltergeist. Ils doivent être plusieurs, le groupes de lycanthropes qui a a appelé était assez amène de se défendre, mais on en a un en soin intensif.
Je repris doucement ma respiration et me tourna de nouveau vers le fourgon pour en sortir les armes dont nous aurions besoin.
- Nous pouvons visiblement nous attendre à des brûlures, sûrement des projections, je ne crois pas qu’ils puissent avoir une réelle incidence sur nous. A vrai dire j’aurais pu me débrouiller seule, mais le site est encombré. Ce n’était pas dans la clairière, mais en plein cœur de la foret. Ça les a poursuivit sur un kilomètre, d’après nos connaissances ils doivent être rattaché à un objet ou a un lieu dans ce périmètre. C’est pour cela que je vous ai fait appelé, nous n’avons malheureusement aucun autre Chasseur de garde alors il va falloir qu’on se débrouille à deux.
Je lui tendis notre aspirateur à Poltergeist, je vous laisse deviné qui avait eu l’idée de reprendre cet item, avant de lui montrer rapidement les nouveaux ajouts de RIP Pharma dessus. Une lance incendie, un anti-gravité en cas de projection, une lampes torches plus puissante, capable de mettre le feu si on le voulait. Bref le même qu’avant mais en mieux. Je passa ma main sur ma nuque et l’observa quelques instants, normalement on devrait s’en sortir, il fallait juste que l’on ce fasse suffisamment confiance.
- C’est en somme toute une procédure classique en dehors du site. Vous avez des questions Eugène ?
Les gardes de nuit sont les pires. Vraiment. Je n’en rajoute pas. Il ne se passe jamais rien. On passe notre temps à attendre. Je ne peux même pas dire que c’est dans l’espoir que quelque chose se produise, car si c’est le cas, des personnes sont peut-être en danger et à ce moment là, je préfère m’ennuyer. Mais tout de même. Vu qu’il faut voir le positif dans chaque situation, ces gardes de nuit me permettent au moins de lire, moi qui ne prend d’habitude jamais le temps de le faire.
Mais rester assis n’est vraiment pas ce que je préfère. J’ai beau faire le tour des bureaux, ils sont aussi vides que la tombe dans laquelle je devrais être. Personne à qui parler pour passer le temps, donc aucune autre distraction que celles que je me crée. De temps en temps je dessine, mais ma patience à ses limites et au bout de deux heures, je prie finalement pour qu’une urgence apparaisse, quand bien même ce que ça engendrerait risque de ne pas être sympathique pour autrui.
Mais ce soir là, un fantôme à décidé de me faire plaisir et de me donner du boulot. Ou autre chose. Peu importe ce que c’est, je suis en route pour le savoir de toute façon. Et le sourire aux lèvres. Même la pluie, qui fait pourtant des efforts pour me décourager, ne me retire pas la joie que j’ai actuellement d’aller travailler. Même l’heure, qui en aurait rebuté plus d’un. Equipé pour la chasse, je repasse dans mon esprit le peu d’informations que j’ai avant d’arriver sur place. Ma supérieure est déjà sur place, et pour être honnête, j’ai hâte de la voir en action. J’ai aussi cru comprendre qu’il n’y avait pas d’humain d’impliqué, ce qui est bon signe.
Je ne cherche pas à deviner plus de choses car arrivé sur place, Marabella-Rose vient immédiatement me saluer avec une sacrée poigne et me fait le résumé de la situation. Des Poltergeist. Ce sont donc eux que je dois remercier pour m’avoir libéré de mon ennui mortel. Un blessé grave. Ce qui veut dire qu’il y aura de l’action à ne plus savoir quoi en faire. Et ma supérieure sort nos armes.
Est-ce si mal de prendre son pied quand on fait un boulot tel que le mien ? Sérieusement, je suis pour de vrai ce que les gens rêvent d’être. Je suis ce que les films essayent tant de dépeindre. Evidemment, j’ai conscience du danger et de ce que mon travail implique. Mais… Bon sang, je me bats avec un proton pack ! Un vrai, pas un de ceux que les cosplayeurs fabriquent pour une convention. Un vrai, avec des améliorations qui donnent le tournis. Alors oui, c’est un métier dangereux et je ne devrais pas être immature au point de ressembler à un gosse au matin de Noël en découvrant ses cadeaux à chaque fois que je pars en chasse mais… Rho, je ne peux pas m’en empêcher !
J’attrape l’arme, écoutant attentivement la jeune femme. Je ne l’ai jamais vu intervenir de mes propres yeux, mais la confiance en elle qu’elle inspire est contagieuse et la joie que je ressens d’être actuellement ici m’emporte.
- Aucune chef. Ravi de bosser avec vous cette nuit.
Et avec le sourire en plus. Même si je risque des brûlures. Même s’il pleut. Même s’il est trois heures du matin. Même malgré toutes les rumeurs au sujet de ma supérieure, qui est à peine plus âgée que moi. Cette nuit va être une bonne nuit.
- J'ouvre la marche !
Tout en restant prudent et attentif tout de même, je sais faire la part des choses. On m'a bien formé et je ne compte pas mettre en danger ma collègue de la nuit.
I ain't 'fraid of no ghost I ain't 'fraid of no ghost Who you gonna call? Ghostbusters!
Eugène était, comment dire ? Une sorte de jeune garçon ayant un peu mal grandit et qui semblait pouvoir se contenter de peu. Sa bonne humeur était contagieuse, profonde, et j’aurais pu croire s’il ne pleuvait pas des cordes que nous partions seulement faire un pique-nique bucolique entre amis. Mais la réalité était tout autre et je n’étais pas franchement rassuré par la situation. Le terrain était dangereux, encombré, glissant. Les obstacles seraient nombreux et plus qu’autre chose j’avais un mauvais pressentiment ce qui était assez rare pour être souligné. Pourtant je n’avais pas le choix, mon métier je l’avais choisit et les dangers avait toujours avait était un des côtés les plus importants de nos chasses.
Alors je souris tendrement face à sa joie et me dégagea pour le laisser passer devant moi, s’il souhaitait que je lui emboîte le pas, après tout, pourquoi pas. J’étais comme lui quand j’avais commencé, pleine d’entrain. Pourtant maintenant j’avais l’impression d’avoir finit par être blaser par la recherche du frisson qui me faisait vivre avant. Comme si des décennies entière s’était écoulé et que la banalité de la dangerosité avait fini par me rattraper. Je n’avais plus aucun scrupule à faire exploser des CDNO, même doué d’une grande conscience, ou à ramener des Poltergeists dans l’Otherside, malgré toutes leur tristesses que cela leur infligeait. Non j’avais perdu ma morale au fil de mes missions, après tout ce n’étais pas ce qu’on me demandait. Je devais agir, je devais être vive et comme me l’avait toujours dit mon ancien commandant « Canterbury ta plus grande qualité est ta capacité à écouter sans poser de question. » C’était ce que je demandais à mon tour à ma brigade, écouter aveuglément mes ordres et tenter de survivre un peu plus longtemps. Les questions de principes, la culpabilité ou la peur tout ça n’avait aucune place au sein de notre organisation.
- Nous rentrons dans la zone, fais attention Eugène.
Nous avions avancé vite, si bien que déjà nous étions dans le périmètres. J’avais beau avoir compter chacun de nos pas, ce n’était pas ça qui m’avait mit sur la voie. Juste après les deux immenses pins distordues que nous venions de passer l’ambiance avant radicalement changé, plus moite, aussi silencieuse qu’un tombeau. J’avais du mal à respirer, l’air semblait vicié par la désolation, empoissé, alourdit, par la trahison de leur conditions. Ils étaient tout autours de nous, invisible, et tout sauf amical. Super, cela ne promettait rien de vraiment bon. Il fallait avancer vite et trouver la source de leur pouvoir. Les Poltergeists était attaché à un lieu ou un objet, le faire brûler était une bonne idée, mais à double tranchant. Elle allait les affaiblir suffisamment pour nous permettre de les attraper, néanmoins cela avait surtout pour but de les mettre très grandement en rogne. Et un Poltergeists en colère pourquoi pas, une armada comme il semblait y avoir dans ce lieu ne me plaisait que moyennement.
Dans tout les cas quelque chose ne semblait pas normal, tout était trop calme et j’avais raison de me méfier. Il suffit d’un pas en plus pour que tombe des arbres sans crier gare des centaines de poupées de pailles et de bois. Il suffit de quelques secondes de plus pour qu’elle ne s’embrasse et éclaircisse la forêt d’un lueur rougeoyante. Puis quelques secondes encore pour que l’odeur si particulière du souffre ne se fasse sentir et qu’une explosion tonitruante se mit à faire vibrer l’intégralité du lieu. Je me jeta à terre, entraînant Eugène avec moi. Nous roulions ensemble quelques secondes dans les feuilles glaciales avant que le silence profond ne se fasse de nouveau. Plus rien qu’un noir absolue, plus rien qu’une vive douleur au creux de mon dos. J’amenai ma main, tremblante pour m’apercevoir que ma combinaison s’était déchiré et que l’odeur de viande trop cuite venait de moi.
- Et merde putain…
Je retourna mon visage blême vers lui et lui fit signe de m’aider à me relever. Eh bien, effectivement, ils étaient agressif et j’allais en garder une belle cicatrice. J’ouvris une poche d’eau que je lui tendis ainsi qu’une compresse collante avant de me pencher légèrement vers lui.
- Vide là moi dessus s’il te plaît… Et couvre moi la brûlure. C’est moche comment ?
La douleur m’arracha un bref gémissement, ce n’était sûrement pas le moment de se laisser aller.
